L’écriture inclusive consiste à reconnaître que l’emploi d’un mot peut avoir des conséquences involontaires et diminuer la valeur perçue des personnes, des groupes ou de leur expérience. L’emploi de certains mots ou de certaines expressions peut réellement avoir des conséquences sur les pensées, les comportements, la culture et les priorités organisationnelles.
Attention toutefois de bien faire la distinction entre langage « inclusif » et « neutre » lorsqu’on parle des genres et d’autres identités. Par exemple, lorsque nous recueillons des renseignements du public, nous devons prendre soin d’inclure tous les genres et toutes les autres identités. Il ne faut pas négliger la collecte de renseignements auprès de ces groupes. Il ne faut pas non plus éviter les discussions de fond au profit d’une approche plus neutre. Pour obtenir des conseils à ce sujet, le personnel du gouvernement peut écrire à [email protected].
Rédaction épicène
Pour qu’un texte soit considéré comme inclusif, il doit, entre autres, être rédigé de la manière la plus épicène (neutre) possible.
À éviter : l’utilisation d’un seul pronom genré (elle, il, lui, elles, ils)
À privilégier : l’utilisation de doublet (elle ou il, lui ou elle, elles ou ils) ou, dans certains contextes, d’un pronom neutre (on, eux).
Noms
À éviter : nom de baptême, nom de jeune fille
À privilégier : prénom, nom de famille à la naissance
Choses inanimées
Évitez d’attribuer une personnalité genrée aux choses inanimées. Ce cas de figure est plus courant en anglais où, par exemple, on référera à un bateau par un pronom féminin (she ou her) plutôt que par un pronom neutre (it).
Traitement parallèle
Évitez de mettre en évidence le genre et l’appartenance ethnique si cela n’est pas pertinent.
Évitez les descriptions inutiles
À éviter : La femme autochtone et ministre de la Justice, Mme [Prénom Nom], a déposé un projet de loi.
À privilégier : La ministre de la Justice, [Prénom Nom], a déposé un projet de loi.
Choisissez des termes épicènes
À éviter : infirmière, enseignante, homme d’affaires, directeur, président
À privilégier : personnel infirmier, corps/personnel enseignant, personne d’affaires, direction, présidence
À éviter : parler à un policier
À privilégier : parler à la police
Ombudsman, malgré sa terminaison -man (homme en anglais), est un terme largement considéré comme neutre.
En anglais, le terme grandfathering (droits acquis) est aussi conservé malgré son manque de neutralité, en raison de son origine complexe qui se rapporte à l’histoire américaine du droit de vote des anciens esclaves.
Voici quelques conseils pour éviter de décrire une personne différemment en fonction de son genre ou de son ethnie.
- Si vous ne savez pas à qui vous vous adressez ou ne connaissez pas les pronoms ou le genre de la personne dont vous parlez, tâchez d’éviter les pronoms et privilégiez les termes épicènes, par exemple : gestionnaire, membre du Conseil, direction, membre du comité, personne propriétaire, parent, lectorat, corps enseignant, personne déléguée, auditoire, etc.
- Si vous choisissez d’employer un titre (honorifique) pour parler d’une femme, utilisez toujours madame, à moins qu’elle n’ait indiqué préférer mademoiselle.
- Pour vous assurer que vos descriptions ne sont pas sexistes, relisez-les en changeant les genres des personnes concernées.
- Évitez les expressions sexistes et les termes qui ne se rapportent traditionnellement qu’à un genre précis, par exemple hystérique pour décrire une femme, ou l’expression mère au foyer, à remplacer par parent au foyer.
- Évitez les stéréotypes. Par exemple, ne tenez pas pour acquis que seule la mère s’occupe des enfants. Cela vaut autant pour les images que pour les mots.
Pronoms personnels
Les pronoms personnels sont des mots que nous utilisons pour désigner des personnes sans utiliser leur nom, comme elle ou il. Les pronoms sont une partie importante de ce que nous sommes et de la façon dont nous nous identifions.
L’utilisation des pronoms d’une personne, tout comme l’utilisation de son nom, est une façon de lui témoigner du respect et de créer un environnement inclusif. Indiquer votre propre nom et vos pronoms montre aux autres personnes que vous souhaitez connaître leurs pronoms.
Les gens n’utilisent pas toujours les pronoms auxquels vous pouvez vous attendre. Il est important de ne pas supposer le genre d’une personne en fonction de son nom ou de son apparence. Lorsqu’une personne indique ses pronoms, respectez-les et utilisez-les lorsque vous faites référence à cette personne.
Indiquez vos pronoms dans votre signature électronique
L’ajout des pronoms que vous utilisez à votre signature électronique est un moyen simple et clair de communiquer cette information aux personnes avec lesquelles vous interagissez, à l’interne comme à l’externe.
En ajoutant vos pronoms à votre signature, vous :
- indiquez que vous savez qu’il s’agit d’une information importante;
- aidez à créer une culture organisationnelle où il est normal de se renseigner sur les pronoms afin de ne pas utiliser accidentellement de mauvais pronoms.
Consultez la directive sur l'inclusion de pronoms dans votre signature électronique.
Comment puis-je demander à une personne quels pronoms elle utilise?
Si vous vous adressez à une seule personne
Vous pouvez par exemple demander :
- « Je m’appelle Jean et mes pronoms sont il et lui. Et vous? » (C’est probablement la façon la plus respectueuse.)
- « Quels pronoms utilisez-vous? »
- « Quels pronoms préférez-vous? »
Si vous vous adressez à un groupe
Vous pouvez inviter les gens à se présenter en indiquant leur nom et leurs pronoms. N’hésitez pas à vous présenter en premier. Si vous êtes avec un groupe qui n’est peut-être pas familier avec la pratique, les autres pourront suivre votre exemple.
Nul doute qu’il s’agit de bonnes façons de procéder, mais n’oubliez pas que certaines personnes peuvent :
- utiliser des pronoms différents selon le contexte;
- changer de pronoms au fil du temps;
- préférer ne pas indiquer leurs pronoms.
Et si vous vous trompez de pronoms?
Excusez-vous brièvement, corrigez-vous et continuez à parler. Plus important encore, assurez-vous d’utiliser les pronoms appropriés la prochaine fois.
En anglais, on privilégie le pronom neutre they si on ne connaît pas le genre d’une personne ou si cette information n’est pas pertinente
Le pronom they est utilisé pour désigner une personne dont on ne connaît pas le genre ou le sexe. L’utilisation du pronom neutre singulier they n’a cessé de croître au cours des dernières années et Merriam-Webster l’a même intégré à ses dictionnaires.
Même si l’écriture inclusive et épicène en français est une question qui suscite beaucoup d’intérêt et de discussions, il n’existe pas pour l’instant de consensus sur une solution équivalente au they anglais.
Identité sexuelle
LGBTQ2S+
2SLGBTQQIA+
Écrivez d’abord l’appellation au long, puis l’abréviation entre parenthèses.
- personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, queers et bispirituelles plus (LGBTQ2S+)
- personnes bispirituelles, lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, en questionnement, intersexuées ou asexuelles (2SLGBTQQIA+)
Ne supposez pas que vos lecteurs comprendront l’abréviation sans qu’elle ne soit expliquée en entier.
Références (en anglais) :
- Guide de Trans Pride Canada
- Guide de GLAAD – ce guide est américain et nous n’écrivons pas le nom au long, car GLAAD n’est plus un acronyme.
- Trans Journalists Association
- The Association of LGBTQ Journalists Stylebook on Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender and Queer Terminology
Écrire sur les handicaps
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